ETYMOLOGIES ET TOPOLOGIES DU TERRITOIRE

(en cours de rédaction)

 

   L’occupation des sols du Velay, ne s’est pas instaurée avec les différentes migrations et implantations de peuples celtes ou des peuples voisins au Velay.


   Rappelons-le, dès le néolithique, des traces d’occupations ont été relevées par différentes fouilles. Il convient dès lors de pouvoir les dissocier de celles trouvées assimilées aux celtes.
  

   Si l’on considère cependant la période de la Tène comme socle de ces migrations progressives, nous pourrions nous appuyer sur les éléments significatifs de cette période retrouvés partout en France et en Europe pour mieux cerner cette occupation des sols dans le Velay.
   Des études d’ensemble restent relativement peu nombreuses et quantitativement peu importantes à quelques exceptions fouillées abondamment, que nous aborderons plus tard. Les différentes compilations de trouvailles ne sont pas suffisamment liées à un contexte pour être significatives d’une occupation.


   Pour illustrer ces propos prenons cet exemple :
   La main en bronze de Brioude ; elle porte une inscription en grec remerciant des facilités accordées au négoce. Trouvée sur la route de l’étain, empruntée par les grecs, remercie-t-elle un peuple local (et lequel ? Arvernes, Gabales, Lémovices ou Vellaunes ?), y a-t-elle été perdue (…), est-elle grecque ou empreinte-t-elle l’écriture et l’alphabet grecque comme il pouvait en être de coutume ?


   Question qui a longuement été débattue avant que ne soit fixé la thèse actuelle d’un remerciement grec au peuple celte occupant le site.


   En dehors d’autres trouvailles permettant une meilleure mise en contexte, une prudence demeure toujours nécessaire.

Pour mieux cerner cette occupation des sols, la toponymie et l’étymologie s’avèrent alors d’une aide précieuse.
  

   Sur la période qui nous intéresse, elles regroupent plusieurs formations linguistiques (formes gauloises, gallo-romaines, latines ou romaines, germaines).
   En 1986, dans son livre ‘’le peuplement dans l’antiquité du Velay’’, Louis Simonnet répertorie plus de 300 sites grâce à l’étymologie appuyée par différents artefacts découverts sur place.
   Sur la simple base étymologique, ce sont plus de 400 autres noms qui sont autant d’indices probables de cette occupation des sols et de leurs utilisations.
   Et de 1986 à nos jours, il ne serait pas totalement faux de dire que partout où se trouve un habitat, celui-ci peut se justifier dans des racines antiques.
  
   Nous sommes loin de ce désert archéologique que serait la Haute-Loire si l’on se contentait des seuls textes plus anciens ou des seuls bassins centraux fouillés.
  

   Cette étude révèle une occupation des sols éparse, dont 80% sont compris entre 600 et 1200 mètres, pour un Velay moyennement peuplé, mais pas vide. Par ailleurs, en s’appuyant sur ce que l’archéologie a pu démontrer ailleurs en France et en Europe, il devient possible d’élaborer une carte des activités présentes sur le Velay et qui ont donné leurs noms à nos communes.

 

   Quelques exemples:

 

   Pour Ernest Nère, linguiste et toponymiste, le gaulois a du persisté longtemps dans les campagnes enclavées et les régions montagneuses éloignées des grands centres culturels. ''Ce qui s'explique par l'important substrat gaulois qui est resté dans le vocabulaire rural, particulièrement celui du massif-central''.

  

    En agriculture

   - olca, (en patois  ''oucha'') a pu désigner un champ clos de petite taille, une terre labourable. 

             Il demeure dans les Ouches (Fay-sur-Lignon), Ouche et Ours (quartiers du Puy), le village des Ouchoux.

   - coterico, (qui a donné en patois ''couderc'''), désigne un pré ou un pâturage commun.

            Auxquels peuvent se raccrocher les Couderts (Saint-Julien-Chapteuil), Couderchet (Saint-Front).

   - broga, (en patois ''abroa'') définit un champ.

           La Broa (désigne toujours un champ à Vals), Labro (hameau au bord du Ramey à Saint-Vincent).

   - Brogilo (dérivé de broga, en patois ''breulh, bruèlh''), désigne un champ ou petit bois entourés d'un mur ou d'un enclos.

.          Mot a l'origine de nombreux Breuil ou Breux (Puy, Chaise-Dieu, Chomelix, Mézères).

   -ial, ialo, qui désigne une clairière issue d'un défrichement, puis par extension, un village.

           Il donne des composés -euil, -iol, -eujol (Antrieul à Craponne-sur-Arzon et à Yssingeaux; Arquejols; Chasseleuil à Saint-

           Paulien).

           Il se trouve associé à comboro/cambo, courbe de rivière (Combriolle à Saint-Hostien, Combreaux à Saint-Pal-de-

           Chalencon).

   

     La végétation

   - pour désigner le Chêne, les particules Dervo (Suc Drevet), Tanno (Tanou à Riotord), Cassano (Chasseleuil à Saint-Paulien, Chenenches à Monistrol-sur-Loire).

   - pour désigner l'Aulne, verno (''verne'' en patois), Verne à Lapte et Monistrol, Vernoux, Malivernas à Saint-Pierre-du-Champ.

    - pour le Saule, salico (se retrouve dans le patois ''sauze'' ), et une forme latine ou romane, ont donné Salique ou Les Saliques.

    - pour le Bouleau, betu, repris en bas latin bettia, (patois ''bessèira''), à l'origine de la plupart des:  La Besse, La Bessède, Le Besset, La Besseyre, ou encore Bessamorel, Le Betz.

   - nombreux termes pour désigner des arbustes et plantes (bruscia - arbuste épineux - patois ''broussa/blacha'' ayant pu donner Les Blaches; vorz - terme pouvant désigner l'osier - patois ''vorze'' - pour Vourzac (Sanssac), Vourze (Beaux, Yssingeaux).

    - L'emblavez pourrait être associé à plusieurs lexiques dont le Francique, et pour une forme celtique blato (farine) laissant supposer une terre ensemencée de blé.

     - berura, pour le Cresson, pour Barlière à Bournoncle-Saint-Pierre.

     - des variantes autour de lacalm, chaux, charme(s) sont issues du gaulois pour désigner des espaces destinés aux errances des troupeaux.

 

   différents appelatifs

   - ardu/arduenna (hauteur, hauteur boisée) ayant donné de nombreux Ardenne(s) (Saint-Julien-Chapteuil, Saint-Pal-en-Chalencon, au Monastier), Ardenna (Yssingeaux), le suc de l'Ardoneze à Vorey...

    - barro (sommet, hauteur), pour le mont Bard à Saint-Julien-Chapteuil, Baret à Bauzac, Barras à Yssingeaux... .

    - barga (la pente), Barges aux Vastres, Bargettes à Landos... .

   - briga (colline puis hauteur fortifiée), plusieurs lieu-dit nommés Brignon... . lequel terme associé à dunum (espace fortifié) a donné Dunières, Verdun (quartier du Puy), Mozun (Chaise-Dieu)... .

    - briva (pont), Brioude, Brives-Charensac... .

    - mago (marché), Usson-en-Forez connu sur la carte de Peutinger sous sa forme Icidmago.

    - adjectif uxo et son dérivé uxello (désigne une élévation), a donné Ussel (Laussonne et Le Brignon), le suc d'Oussel, Loucel, un domaine sur la pente de la Sucheyre... .

    - nanto (vallée, puis rivière), pour Nant à Monistrol.

    - vabero/vobero ( ruisseau plus ou moins caché), pour des lieux-dits Vabres, Vabrettes, Vaures, ou Vorey... .

 

   Des souvenirs de Dieux supposé conservés dans des noms de villages

    - Bélénos ou Belena/Belissama, dans Beaune-sur-Arzon, la fontaine de Font-Beline à Allègre devenue fontaine Saint-Martin, la Belina à Craponne fontaine d'Oubissoux... .

    - une Déesse mère Matra qui a donné maïre en patois, utilisé plus de 20 fois pour désigner des sources, des ravines. Etaient-ce des sources divinisées?

    - Arlempdes, de Are-nemeton, nemeton (lieux de culte) pour un dieu local?

    - Borvo (dieu des sources jaillissantes) qui apparait présent pour plusieurs chercheurs dans l'étang de Soulhac qui alimente le Bourbouillou, ou encore la Bourboute dans le Meygal.

 

   Et d'autres exemples à venir sous peu... .

 

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