LES GRANDS AXES DE COMMUNICATION

(en cours de rédaction)

 

   Strabon, auteur antique, mentionne un peuple ''puissant'' qui occupait le territoire entre le LAUER et le LIGER; territoire déjà traversé par les grecs, occupé dès le néolithique.

   Il mentionne également une voie qui, partant des bords de la méditerranée, traversait les Cévennes et le Vivarais par Annonay pour rejoindre le LIGER antique.

 

   Que ce soient par ses cours d'eau (permettant l'accès à toutes les Gaules) ou par ses routes, voies et chemins les reliant au Rhône, le Velay était un carrefour.

   Il est admis de nos jours que si les romains ont pu si rapidement envahir les Gaules, c'est parce qu'elles disposaient déjà d'un réseau routier bien établi.  

   Réseau qu'ils ont ensuite amélioré  et/ou complété.

  

   Le Velay était occupé par des habitats parsemés, comme peuvent en témoigner les toponymies de ses différents lieux, dont on peut logiquement supposer qu'ils étaient reliés par différentes voies ou chemins (proto-romaines: celtes, ligures, ou plus anciennes encore) les raccrochant à des axes principaux (ré-aménagements ou aménagements romains qui servent l'état romain avant de faciliter les communications locales), pour faire simple.... .

  

   Auguste Aymard est le premier auteur local qui s'est intéressé aux voies antiques du Velay, au-delà même de la mode de son époque qui s'arrêtait à l'histoire romaine.

 

   En se basant sur les écrits de César relatant son incursion vers le pays Arverne, Auguste Aymard émit l'hypothèse de deux routes principales:

   (NB en fin de page)

      - celle dite du Pal venant d'Annonay, passant par Montpezat-sous-Bauzon, Le Béage, puis allant vers Le Monastier-sur-Gazeille. (Boudon Lashermes nommera un tracé très similaire comme étant ''la route grecque'', témoignant ainsi de son utilisation bien avant les gaulois).

      - une route reliant le nord du Velay à Vienne (dans la Loire).

 

   Par la suite, une nouvelle voie sera mise en évidence, reliant Lugdunum (Lyon) à Tolosa (Toulouse): la fameuse voie Bolène.

 

   Il semble que toutes ces voies convergent par Ruessium (Saint-Paulien) capitale Gallo-romaine du Velay, Anicium (Le puy-en-Velay) et Craponne-sur-Arzon.

  

   La route du Pal reliait le Rhône au LIGER antique.

   Si son tracé depuis Annonay est bien documenté, où se raccroche-t-il au Rhône? Et à quelles périodes?

   Nous pourrions faire remarquer que le Rhône, à hauteur de Lyon, serait plus facile d'accès et ''proche'' de la Loire qu'elle ne l'est aux alentours d'Avignon ou d'Alba-la-Romaine.

   Camille Jullian, dans ''histoire de la Gaule'', explique que le Rhône demeurait difficilement navigable dans les deux sens (au delà d'Avignon, les courants descendants sont importants auxquels se rajoutent de forts vents venant du nord); les hommes ont préféré un passage par la terre, plus sécurisant et rapide.

   Il estime que cette navigation s'arrêtait aux alentours de Pont-Saint-Esprit, en deçà cependant d'Annonay et de Saint-Pierre-le-Boeuf (que Boudon Lasherme considérait comme une enclave et port Vellave sur le Rhône).

 

   Bollène, ville qui se situe de l'autre côté du Rhône à hauteur de Pont-Saint-Esprit, est peut-être un point de départ de cet axe reliant le Rhône au LIGER.

   De par son nom, dont une signification possible ''voie des boeufs'' donne l'indice d'un trafic existant, transvasant les marchandises du fleuve à la route partant vers le LIGER. Selon les écrits de Strabon, le Rhône et le LIGER sont séparés d'une distance de 800 stades, environ 140 km. Ce qui correspond (à quelques kilomètres près) à la distance (en mode vélo, soit 125 km) donnée par viamichelin de Bollène, ..., à Langogne, sur le LIGER antique.

   (Il convient de mentionner une seconde hypothèse posée par le traducteur de Strabon, qui considère cette distance partant de Lyon à Bourbon-Lancy soit 148 km. Cependant Roanne, sur la Loire, est plus au sud et bien plus proche de Lyon).

   En - 121, elle a été le siège d'une bataille opposant les Arvernes (qu'ils perdent)  à Rome. A cette époque, la Provence n'était pas encore romaine, mais l'est devenue suite à cette bataille.

 

   Pourquoi cette bataille en ce lieu?

 

   Nous pouvons formuler l'hypothèse suivante:

                   Si une route reliait effectivement Bollène à Langogne, passant ou non par Annonay pour rejoindre ou suivre le tracé connu de la route du Pal,

                durant les mois d'hiver, elle(s) se retrouvai(en)t bloquée(s) par les neiges.

                   Le commerce devait cependant se poursuivre, les romains auraient pu alors préférer un chemin plus facile (si possible, ils ont toujours préféré

                contourner collines et montagnes que de les traverser comme les celtes) et davantage contrôlé par eux. Donc, ont choisi de remonter le Rhône,

                vers Vienne qu'ils créeront.

                   Perspective que les Arvernes, contrôlant le LIGER, n'auraient pas accepté, d'où cette bataille.

                   Sur ce tracé possible, nous notons la présence d'un important oppidum vers Aubenas: Jastres, tenu par les Helviens.

  

   Il est possible que le tracé de cet axe ait été modifié ou ajusté au fur et à mesure de cette remontée vers le nord.

  

   Sur le tracé connu officiel de la route du pal ont été découvert de nombreux artefacts (poteries, mobiliers, fers, ....) qui attestent d'autant plus son utilisation importante et lointaine.

 

   Le Velay en garderait certains toponyme d'origine grecque.

   Déjà le nom ''route/col du Pal'', Boudon-Lashermes, dans son livre ''le Velay Grec'', donne une traduction du terme Pal comme ''très antique''... .  

   Pourtant, si l'on se réfère aux racines grecques antiques, PAL- désigne: la lutte/lutter, lieu où l'on s'exerce à la lutte (palestre, palémon).

   Le chemin qui va de Montpezan-sous-Bauzon et franchit le col du Pal permet de passer de 400/600 m d'altitude à 1200 m en 6 kilomètres. Cette axe emprunté jusqu'au 17ieme siècle par des muletiers était réputé difficile.

   Ne pourrait-on pas assimiler cette difficulté à une forme de lutte qui aurait donc laissé son nom? simple hypothèse.

   Toujours selon Boudon-Lashermes, d'autres noms, sur le tracé possible de cette route, seraient d'origine grecque: Issarlès (''nappe d'eau'') (il est à noter que ce lac était aussi lieu de culte, repris ensuite par les Romains, en continuité d'une divinité celte locale. Ce lac a gardé bien des légendes par la suite au moyen-âge et de nos jours) , Peyredeyre (''passage sur la colline''), Paragol (''passage d''une rivière en bac''), Mistou (''métairie'').

 

   Et d'autres toponymes celtes significatifs: Usson-en-Forez limite nord du Velay (Icid Mago, mago- signifiant ''marché''), Condat, lieu-dit de Saint Maurice de Lignon (condate, ''confluence''), des chambon ('''cambo'' indique une courbure dans une rivière), Arlempdes (''Are-nemeton'', nemeton désignant un temple, il peut s'agir ici d'un lieu de culte), Brives-Charensac et Brioude (''Briva'' désignant un pont), et bien d'autres encore.

 

 

   La voie Bolène, créée en - 43 par Agrippa, général et neveu du premier empereur de Rome, est connue aussi localement comme le chemin et/ou la route de César.

   C'est en fait une confusion persistante de deux axes distincts mais au tracé très similaire, l'une celte passant par Craponne, l'autre romaine évitant Craponne.

   De vieux documents datant de 1607 mentionnent cette distinction comme, pour la voie Bolène, le chemin de Craponne à Chomelix, et pour le chemin de César, l'estrade de Chomelix à Pontempeyrat.

   De nombreuses portions et aménagements demeurent encore visibles. Il ne faut cependant pas s'attendre à une route pavée, conforme à l'image d'Epinal véhiculée: en effet, de longues sections de ces voies étaient de terre battue.

 

 

Nota Bene *: 

   Boudon Lasherme mentionne, dans son livre ''us et costumes du Velay'' deux autres voies en plus de la route du Pal:

      - la ''vio marcheidero'' (la voie des marcheurs?) reliant Saugues à l'Espagne

      - la route dite du vin venant de Saint-Pierre-Le-Boeuf et passant par le tracol

 * (sera complété par la suite après recherches complémentaires afin de préciser ces axes et leurs périodes d'utilisations)

 

   Précisons dans l'attente pour la route passant par le col du tracol.

   En venant du Rhône, et jusqu'à Saint-Sauveur-En-Rue, subsistent plusieurs petits ponts en pierre de l'antique chemin.

   Il n'est pas impossible que cette voie se soit subdivisée au col pour rejoindre Saint-Didier-En-Velay (qui garde une petite portion aménagée dans le bois de Bramard en direction de Jonzieux) puis la vallée de la Loire d'une part et d'autre part, passant par Riotord, puis Lapte pour rejoindre cette même vallée vers Aurec-sur-Loire, centre d'importation et de production.

   Il n'est pas impossible non plus, l'existence d'une voie parallèle passant par Saint-Bonnet-le-Froid.

 

   César est passé dans notre région, que ce soit par la route du Pal pour monter ou par la (les) route(s) du Tracol pour rejoindre ensuite Vienne, dernière ville romaine à l'époque de la guerre des gaules, en trois jours prévus aller-retour. Il a laissé son fils Brutus livrer une bataille qu'il perdra, que les historiens localisent à Champdolent, dans le bois de Bramard... .

 

 

 

 

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